L’étude complète est téléchargeable sur trucks.rentalsolutions.bnpparibas.fr/centre-media/ovi/. Au-delà des points traités dans ce communiqué, l’étude aborde en profondeur d’autres thématiques.
A – Les faits marquants de 2018
1/ Une activité économique qui se tend en cette fin d’exercice avec quelques inquiétudes qui se font jour sur la croissance et sous la pression d’un marché pétrolier très instable, sans oublier les impacts à comptabiliser de la crise des « gilets jaunes » (dont impact sur le PIB au quatrième trimestre).
2/ Le secteur du transport routier de marchandises est dans une situation financière qui s’est assainie et consolidée depuis plusieurs années malgré de nombreux sujets sensibles tant réglementaires (paquet mobilité), que sociaux (pénurie de chauffeur), et concurrentielles au niveau européen. De plus, la variation erratique du prix du pétrole reste un sujet majeur, 2018, marque pour l’activité du TRM une tendance de reprise depuis 2 ans qui fait suite à plusieurs années de recul. On suivra toutefois avec attention l’impact des blocages routiers de cette fin d’année.
3/ On note que les effectifs du TRM ont augmenté depuis 2015 (+2,6% en 2017), La difficulté en 2018 étant la pénurie de conducteurs risquant de freiner le développement de l’activité. Un point clé et positif ressort également : la filière est plus jeune que le reste de l’économie, 6 dirigeants sur 10 ont moins de 50 ans.
4/ En ce qui concerne l’un des moteurs de notre économie et du marché VI, le BTP, on relève des points d’alerte sur le bâtiment même si les tendances du secteur restent globalement positives. La construction neuve de logements poursuit son repli tandis que le non résidentiel et l’entretien restent au même niveau que précédemment. Les mises en chantier sont en recul de 3% sur les 3 premiers trimestres 2018 par rapport à 2017 en raison de la réduction des aides à l’accession qui a affecté la construction de maisons individuelles. La croissance a été portée par les travaux d’entretien et de rénovation ainsi que par les travaux publics.
Dans les travaux publics, les marchés sont par contre en hausse de +3,6% au 3ème trimestre 2018 en raison notamment de projets liés au Grand Paris Express.
En ce qui concerne l’emploi, indicateur avancé de la santé des marchés du BTP, la hausse des effectifs permanents se poursuit au 2ème trimestre 2018 (emploi salarié à fin juin 2018 + 2.2 %),
5/ Les immatriculations en Europe des véhicules de 3,5 tonnes et plus sont en nette progression avec 393 664 immatriculations en 2018
La progression est constante depuis 2014. Le volume du marché a augmenté en cinq ans de 35,7 % et a atteint des volumes supérieurs à 2005.
Tous les pays affichent des résultats en progression mais trois zones paraissent plus dynamiques : la France (55 155 immatriculations, en hausse de + 9,3 %, qui s’approchent des meilleurs résultats réalisés en 2005 et en 2008), le Bénélux (+ 9,0 % qui reste assez loin de ses meilleures années), l’Europe de l’Est (en progression de +7,5 %), et notamment la Pologne (+ 11,6 % qui enchaîne les records avec + 35,2 % par rapport à 2008).
6/ Le marché VI français poursuit sa route vers un marché qui excèdera largement les 50 000 unités, seuil déjà atteint fin novembre ce qui en fera un exercice qui s’inscrira parmi les meilleures scores des 20 dernières années.
7/ Le marché tracteur dynamise le marché français depuis bientôt 4 ans ce qui se confirme avec 27 557 unités, déjà atteinte à fin novembre, résultat proche des meilleures années 2000 et 2008. La capacité d’endettement retrouvé du TRM et l’efficacité des véhicules EURO VI expliquent en grande partie cette performance.
8/ Le marché de la carrosserie en France reste au vert – marché du porteur (+3,5 t)
Le marché des porteurs VI carrossé progresse, sur une année, de 7,3 %. La principale catégorie, les bennes et les véhicules liés au BTP, gagne 17,2 % avec 8 069 véhicules.
Le marché des VUL carrossés est en progression depuis 2014 et atteint des résultats jamais affichés : 56 215 immatriculations pour une progression annuelle de 10,9 % et + 55 % depuis 2013.
Le marché des remorques et semi-remorques est très dynamique avec une progression de 16 % à 26 362 unités. Ce résultat s’inscrit entre les 26 147 unités en 2017 et 28 372 unités en 2018 parmi les meilleures années du 21 ème siècle
2 secteurs confirment leur santé et leur poids sur les 3 segments (VI – Semis – VUL), les bennes et le frigorifique.
9/ Dans le secteur de la distribution du véhicule industriel, le niveau des commandes n’a pas pleinement bénéficié aux réseaux de distribution VI car, malgré l’embellie du marché des tracteurs, la hausse des carnets de commandes s’est limitée à 4,0 % alors que le marché progressait de 9,2 %.
Pour les porteurs, la situation est meilleure avec une progression des carnets de commandes de 11,8 % alors que le marché est à +7,4 %.
Les ventes de VUL neufs sont en recul dans les concessions VI de 3 % alors que le marché global progresse de 5 %.
Une problématique se confirme durablement sur le marché VO : le prix de vente des tracteurs d’occasions reste orienté à la baisse notamment pour la génération EURO V, dans un marché VN qui produit beaucoup de reprise, le marché VO ne constitue pas, pour autant, un point d’alerte global à ce jour.
B – Prévisions 2019 de l’OVI
Perspectives 2019
Une année 2018 encore solide malgré un fléchissement attendu de -5,5% qui s’explique principalement par une base de comparaison 2018 très élevée sur le segment des tracteurs et par une hypothèse de difficultés de livraisons pour le segment des porteurs.
La montée en puissance de la transition énergétique
Comme nous l’avions déjà évoqué dans l’étude du mois de juin, il est désormais essentiel de fédérer toutes les initiatives et solutions en faveur de la transition énergétique pour en faire des objectifs concrets. La recherche d’un mix énergétique nous parait indispensable afin de voir les solutions se compléter plutôt que s’opposer. Il est encore trop tôt pour savoir quelles technologies s’imposeront.
Le GNV et le bio GNV
Le marché GNV poursuit sa route à un rythme supérieur aux projections d’origine. Les objectifs à 2020 ont été dépassés dès 2018 : + 50 % de points d’avitaillements publics en 2018 (120) et 69 nouveaux points sont annoncés courant 2019. Quant à la production d’énergie à partir de biomasse (le bio GNV), et notamment de gaz renouvelables, elle pourrait jouer un rôle important dans le développement de la bio-économie.
Le marché utilitaires électriques (VI – VUL)
Les motorisations par énergie électriques présentent des caractéristiques remarquables pour les applications urbaines avec cependant quelques réserves (l’impact carbone du mode de production de l’électricité, les besoins de matières premières telles que le LITHIUM…). Il convient toutefois d’intégrer de nombreux fondamentaux pour rendre efficaces l’ensemble des véhicules et plus encore les véhicules utilitaires : l’autonomie, l’encombrement, les durées de recharge, le prix élevé des batteries…sans oublier bien sûr la matérialisation d’une offre de véhicules complète et opérationnelle
LE B 100, une nouvelle solution à suivre dans le cadre du mix énergétique ?
Le B 100 apparaît comme le premier carburant français 100 % végétal (colza). Ses performances et son autonomie seraient selon son producteur, analogues au gazole pour un coût compétitif, avec un impact sensible sur les émissions de gaz à effet de serre et un bilan carbone positif.
La montée en puissance des outils de calcul de CO² , qu’ils soient imposés ( outil de calcul européen VECTO destiné aux constructeurs ) ou utilisés sur la base du volontariat ( label et charte ADEME –dans le programme EVE) permettent aux donneurs d’ordre et utilisateurs d’avoir une vision plus précise de leur empreinte carbone.