Les prévisions économiques 2018 sont optimistes avec une activité portée par des indices de climat des affaires au-dessus de leurs moyennes historiques. La croissance tend vers un seuil de 2 % et le redressement constaté sur des indicateurs majeurs de notre économie autorise à croire à la reprise. Ce regain d’activité profite à l’ensemble des pays, à de rares exceptions. Dans cet environnement favorable, la France fait office de bon élève potentiel au plan européen pour 2018 malgré les mesures de rigueur prévues dans le budget 2018.
Comme 2017 le laissait présager avec un début de sortie de crise, les indicateurs de confiance, portant sur de nombreux secteurs indispensables à l’investissement, viennent consolider le contexte favorable envisagé pour 2018.
Le secteur du transport routier de marchandises affiche enfin un retour à la croissance. L’activité des poids lourds immatriculés en France augmente en effet de 1,3 % au deuxième trimestre 2017, après une hausse de 3,0 % au premier trimestre 2017. Avec un quatrième trimestre consécutif de hausse, l’activité s’inscrit dans une tendance de reprise qui fait suite à plusieurs années de recul. Ces bons chiffres sont confirmés par les indices de climat des affaires qui atteignent leurs meilleurs niveaux depuis la crise de 2008. Ces nombreux phénomènes positifs, alliés aux efforts d’adaptation réalisés par le métier, s’accompagnent de nouveaux défis : le projet écotaxe, les évolutions technologiques (GNV, plateforme d’intermédiation, connectivité des véhicules) et la pénurie de chauffeurs (20 000 chauffeurs manquent à l’appel).
L’enquête annuelle du Comité Nationale Routier (CNR) souligne l’impact de la crise. L’indicateur de productivité baisse de plus de 7% entre 2006 et 2016 et le volume d’activité a pour sa part chuté de 13 %. La démarche des transporteurs dans la recherche d’efficacité aura permis d’amortir le choc provoqué par la crise. Cet effort de productivité se retrouve notamment dans la baisse de consommation des poids lourds qui ne peut être attribuée au seul passage à l’Euro VI. Parmi les autres évolutions structurelles du secteur, la distance moyenne d’une relation a diminué depuis dix ans. Avec la progression de la concurrence européenne, l’activité en France s’est réorientée structurellement vers du transport sur courte et moyenne distance : 75 % de l’activité du pavillon français s’effectue à moins de 500 kilomètres contre 60 % en 1996.
Le marché du BTP est un incontestable moteur de l’économie française dont les deux composantes devraient enfin avancer au diapason cette année. Dans les travaux publics, 2018 devrait en effet être l’année de l’amplification de la reprise d’activité. Pour la première fois depuis dix ans, les entrepreneurs de Travaux Publics abordent l’exercice 2018 avec optimisme : les chiffres sur les marchés conclus sont en hausse de 6,6% sur douze mois et une augmentation du chiffre d’affaires du secteur compris entre 3 et 4% est attendue en 2018. Outre l’effet d’entraînement de l’investissement privé et du secteur du bâtiment, cette croissance est tirée avant tout par le Grand Paris. Les premiers effets se sont fait ressentir en 2017 dans les prises de commande et devraient avoir un impact certain en 2018 (1,2 point de croissance) même si certaines incertitudes demeurent (niveau précis du budget, cadencement du projet, ampleur des décalages, etc.)
Pour le bâtiment, après plusieurs années de crise et le retournement de 2016, la reprise est également au rendez-vous. L’année 2017 laisse espérer une croissance de l’activité au-delà de 4%, sensiblement plus forte que prévue. Tous les segments participent à cette dynamique et pour la première fois depuis 2011, l’opinion des chefs d’entreprise sur le marché et ses perspectives se redresse, y compris chez les artisans. Ce contexte favorable se traduit notamment par les chiffres sur l’emploi et plus particulièrement celui sur l’emploi salarié. La croissance de cet indicateur confirme la reprise dans le BTP (+0,3% sur 12 mois).
L’enquête trimestrielle DLR – ASTERES réalisée auprès des réseaux de distribution et location de matériel de Travaux Publics et de Manutention vient appuyer le constat optimiste sur le marché du BTP. Les marchés représentés par le DLR persistent sur une tendance de croissance à la hausse qui ne peut plus être attribuée au suramortissement. La phase actuelle favorise un accroissement de parc et le moral des professions concernées sur les perspectives 2018 est encore très positif.
Les immatriculations en Europe affichent une 4ème année de hausse consécutive. La croissance se stabilise en 2017 à + 0,9 %, sur de forts volumes et sur une moyenne haute, preuve de l’embellie retrouvée d’un secteur qui a beaucoup souffert de la crise. Avec 376 684 immatriculations sur les douze derniers mois glissants, le marché se situe sensiblement au-dessus (+ 10 %) de la moyenne historique des 343 000 unités. Dans ce contexte, l’Italie et la France sont les pays moteurs. Le Royaume Uni (-2,9%), le Benelux (-2,2%) et l’Allemagne (-1,2%) observent un léger ralentissement. Le marché allemand reste nettement en tête des pays européens avec 29,6 % des immatriculations de véhicules de 3,5 tonnes. La Pologne reste le fer de lance des pays de l’Est, avec une progression des immatriculations de 4,1 % sur les douze derniers mois (douze mois glissants à fin octobre).
Tous les secteurs de la carrosserie sont au vert. C’est ce que le salon SOLUTRANS (Salon International des SOLUtions de TRANSport routier et urbain) est venu confirmer, avec en conclusion l’annonce d’un carnet de commande complet pour 2018, preuve de la bonne santé d’un secteur en pleine expansion. Durant ce salon clé, les énergies alternatives et la connectivité ont été au cœur des échanges. La croissance du marché enfin retrouvée s’accompagne de la digitalisation et de la transformation des entreprises d’un secteur en mutation, qui a continué d’évoluer durant la période de crise pour se hisser à un haut niveau de technicité.
Piloté par la FFC et présidé par l’AFGNV, un groupe de travail (GTFM) a produit un livre blanc qui synthétise ainsi les travaux portant sur l’usage et le développement du GNV. Les premières conclusions montrent une dynamique à confirmer avec un parc qui devrait attendre 1 400 unités à fin 2017. La France est ainsi le premier marché du poids lourd gaz en Europe avec un réseau de stations d’avitaillement en plein développement (plus de 50 stations prévues fin 2017 pour atteindre une centaine d’ici 2018). En 2017, les nouvelles immatriculations de véhicules au GNV concernent 700 véhicules qui vont dans le sens de la transition énergétique et sont une source d’achat complémentaire notamment pour gérer les derniers kilomètres.
Les résultats de l’étude menée par les experts de l’OVI mettent en lumière un secteur de la distribution stable et positif, cependant marqué par un allongement des délais de livraison des constructeurs et carrossiers. Cette augmentation des délais de livraison serait susceptible d’engendrer un report de commandes vers 2019 sur certains types de VI et sur l’ensemble des véhicules dédiés au BTP notamment.
La question principale du secteur du véhicule d’occasion (VO) porte sur le prix de vente et les reprises. Après une année 2016 difficile pour les prix de vente des véhicules d’occasion, 2017 s’annonce plus favorable puisque les prix des porteurs ont augmenté de 1,8%. Celui des tracteurs continue de reculer à -6,9%. Globalement, les stocks de véhicules d’occasion sont bas chez 59 % des concessionnaires et normaux pour 29 %. En revanche, pour les constructeurs et les marchands, les experts estiment que les stocks sont élevés.
Les délais de revente des tracteurs s’allongent : de 59 jours en 2016, ils passent à 74 jours actuellement. C’est un signe supplémentaire des difficultés sur le marché de la revente de tracteurs tandis que pour les porteurs, les délais diminuent passant de 75 jours à 55 en 2017. Les délais de revente des VUL sont quant à eux assez bas. Il ressort ainsi de cette étude que le marché véhicule d’occasion est globalement positif mais impacté par les délais de revente des tracteurs.
En conclusion, l’économie mondiale a connu en 2017 une véritable accélération avec une croissance anticipée comprise entre + 3,5 % et + 3,7 %. Cette croissance est globale et parait solide. La France connait un très bon niveau de croissance qui devrait se poursuivre l’an prochain. Les experts de l’OVI sont optimistes quant à la reprise de l’économie française notamment grâce aux projets du Grand Paris. Le marché du véhicule industriel connait une véritable reprise et a su évoluer durant la période de crise. En effet, la crise a favorisé le développement d’outils pour mieux gérer les transports, éviter les déplacements à vide, mieux appréhender la gestion des parcs et des carburants. Ces outils permettent à présent aux sociétés de transport d’être en ordre de marche pour répondre aux commandes. Et le bon positionnement de la France dans la gestion de la transition énergétique avec l’utilisation du GNV et la digitalisation viennent confirmer l’ampleur de la transformation du métier.
En 2018, le marché devrait se rééquilibrer avec des achats de tracteurs qui pourraient baisser légèrement, partant toutefois d’une base 2017 avec de forts volumes. Le marché du porteur devrait croître de nouveau grâce notamment à la reprise du BTP, marché qui recèle un fort potentiel d’achat à moyen terme, au rythme entre autres des grands travaux, Grand Paris en tête. Au vu des tendances économiques actuelles, des carnets de commandes en cours et de la très bonne tenue de tous les indices de confiance, les experts de l’OVI prévoient un marché VI 2018 en légère baisse par rapport à 2017 ce qui constitue néanmoins une performance positive après 3 exercices de hausse et qui conforte le retour à meilleure fortune autour de 50 000 unités.