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L’enquête télématique de «l’Observatoire du Véhicule Industriel»

Enquête Télématique

Jean Michel MERCIER, Directeur de l’Observatoire du Véhicule Industriel, vous présente la récente étude sur les équipements embarqués dans les véhicules et leurs conséquences sur la gestion des flottes…

Une récente étude (Automotive Megatrends, 2016) révèle que l’ensemble des équipements embarqués dans les véhicules premium au plan mondial (notamment les véhicules produits et commercialisés en Europe) intègrent des éléments de connectivité et d’assistance à hauteur de 20% de la valeur des Véhicules Industriels.
En ce qui concerne la connectivité, deux fonctions se sont imposées :
La géolocalisation et la télétransmission des données ont d’abord concerné le chargement des données sociales et légales que stockaient les chronotachygraphes, outil central de gestion du transport.
Les services offerts sont dorénavant tournés vers le suivi des consommations, et la récupération des données de maintenance à distance, le «remote diagnostic».
La problématique s’est ainsi largement déplacée et structurée autour de la gestion des coûts d’investissements et d’exploitation des véhicules industriels avec le suivi du TCO (Total Cost of Ownership).

L’enquête télématique commandée par l’Observatoire du Véhicule Industriel  traite du sujet stratégique de la télématique et nous allons la décrypter ensemble.


RECHERCHE DE GAINS EN COMPETITIVITE

IMPORTANCE DES SOLUTIONS DE TELEMATIQUE

– « Les solutions d’informatique embarquée (éco-conduite, consommation, géolocalisation, gestion des données sociales…) sont-elles fondamentales pour votre métier ? »
Cette question posée à notre panel en préambule, met en avant les items sur lesquels la majorité des utilisateurs de véhicules industriels se sont polarisés. La recherche de productivité et d’efficacité dans la gestion des flux passe par une gestion plus pointue et moins coûteuse des véhicules. L’objectif est double : réduire les kilomètres superflus et surtout ceux réalisés à vide, tout en optimisant le mode de conduite. La question des caractéristiques techniques des véhicules parait avoir moins de poids même si l’attention portée aux gains potentiels d’exploitation mobilise les constructeurs et équipementiers.

C’est dans ce contexte que les solutions télématiques prennent toute leur importance afin d’apporter les informations et les outils indispensables à une gestion plus exigeante des parcs de véhicules. La mesure permise par les outils embarqués est déterminante pour prendre les décisions adéquates.
Ainsi, près de 75 % des dirigeants d’entreprise interrogés nous ont confirmé que les solutions d’informatique embarquée sont fondamentales dans la gestion de leurs parcs de véhicules et plus largement encore pour les représentants du TRM.
On constate néanmoins et en toute logique des écarts significatifs suivant la nature des activités. Les flottes de transport régionales et nationales (comportant plus de 50 véhicules en parc) sont particulièrement en pointe dans un secteur qui doit répondre à des contraintes fortes de concurrence en matière de prix mais aussi d’exigence de services. C’est dorénavant dans un triptyque « prix – services – qualité » indissociable que doivent s’inscrire les prestations de transport.

Sur le plan de la nature des solutions privilégiées par les responsables de parcs, ce sont les outils de géolocalisation qui arrivent en tête – s’agissant d’un domaine dont les développements sont les plus anciens et dont les résultats sont les plus directement mesurables.
Viennent ensuite pour au moins la moitié des parcs concernés, les items qui ont une importance grandissante depuis la crise : une rigueur accrue s’est imposée sur tous les postes entrant dans la détermination des prix de transport.
Globalement la télématique offre deux solutions pour réduire la consommation de carburant : la géolocalisation GPS des véhicules mais aussi la planification/optimisation des trajets en temps réel, avec l’aide à la conduite. On estime généralement que la  réduction de carburant permet de générer une économie de 10% sur la consommation d’un poids lourds. Une meilleure planification des itinéraires et un mode de  conduite « managé » permettent ainsi aux opérateurs : de réduire la taille de leur flotte, de  retarder l’usure et/ou les coûts de maintenance de leurs véhicules tout en permettant d’abaisser l’accidentologie.

EQUIPEMENT EN SOLUTIONS DE TELEMATIQUE

EQUIPEMENT EN SOLUTIONS DE TELEMATIQUE

On note toutefois des disparités par secteur quant au niveau d’équipement, les entreprises du TRM étant particulièrement concernées sur des problématiques vitales dans leur cœur de métier. La prédominance des grandes flottes se justifie pleinement par une exigence de compétitivité qui trouve une réponse dans l’offre très riche du marché.
La traçabilité des transports gagne en effet du terrain. De plus en plus de transporteurs ont interfacé leur logiciel de planning (TMS) avec leur informatique embarquée.

La traçabilité complète et automatisée de toutes les informations liées à un ordre de transport offre de nouvelles perspectives pour les transporteurs, mais aussi pour les donneurs d’ordre:

  • suivi de l’avancement des missions en temps réel,
  • livraisons/enlèvements en temps et en heure en anticipant les retards,
  • nouveaux services à proposer aux clients en les prévenant de l’arrivée des véhicules.

Les bénéfices de cette traçabilité renforcée permettent notamment une meilleure collaboration entre les transporteurs, les donneurs d’ordre/chargeurs et leurs clients – destinataires.
A contrario, le retour du secteur du BTP sur son niveau d’équipement s’explique non pas par un intérêt moindre des exploitants dans la recherche d’économies ou de productivité mais par le fait qu’il est beaucoup plus compliqué d’analyser un parc hétérogène en terme de nature de véhicules, dont les conditions et l’intensité d’utilisation sont très variées.
C’est aussi à un degré moindre ce qui justifie les niveaux d’équipement des secteurs de la distribution, même si l’utilisation de la géolocalisation pour optimiser les tournées a déjà un poids majoritaire.
Quant au positionnement des PME du transport, il résulte aussi du fait qu’une gestion analytique reposant sur des outils pointus perd de son poids, ou plus exactement produit un retour sur investissement plus difficile à mesurer lorsqu’il s’agit de flottes de petite taille – le bénéfice et la qualité d’exploitation des données tenant en effet aussi à un effet de masse.

EQUIPEMENT EN SOLUTIONS DE TELEMATIQUE

EQUIPEMENT EN SOLUTIONS DE TELEMATIQUE

Concluons sur les entreprises qui ont indiqué ne pas vouloir s’équiper de solutions de télématique. Les réponses sont homogènes quelle que soit la nature de l’activité exercée : l’apport de solution n’étant pas jugé suffisant ou du moins, le rapport coût/services jugé trop faible pour s’équiper
Par ailleurs, une donnée complémentaire est à intégrer : celle de l’utilisation et de l’analyse des données. Car c’est une chose de faire le choix de recueillir des informations riches sur son parc de véhicules, s’en est une autre d’en tirer des conclusions applicables au plan opérationnel.
Il apparait clairement que la télématique nécessite tout autant de faire le bon choix d’outils que d’être en capacité d’analyser les données obtenues et de les traduire par la mise en œuvre opérationnelle.

“La connectivité à distance entre une base et un véhicule passe par une phase complémentaire et intermédiaire  de plus en plus poussée d’aide à la conduite pour les chauffeurs. Elle prépare à terme (mais déjà testée) à la circulation autonome des véhicules en convoi : le platooning, qui constitue le mode le plus abouti de connectivité.”